Écrire, c’est vivre

Oui, ce soir, je m’arrête, mais la vie, elle, ne s’arrête jamais. Je m’arrête pour la vivre, mais au fait, si j’y pense bien, rien ne s’arrête jamais, sauf moi assis ici en train d’écrire, et c’est pourquoi j’écris, comme pour la vivre cette vie. Ce n’est pas perdre son temps que d’écrire, puisqu’à chaque seconde qui passe, écrire c’est comme nommer la seconde passante, la sécuriser, lui donner un sens, lui donner même un nom particulier.

 ÉCRIRE, C’EST VIVRE

Car chaque seconde est particulière et résonne différemment de l’autre.

Aucune ne se laisse définir comme la précédente, ce serait du gaspillage, du plagiat.

Elle a une odeur unique, une kinesthésie bien à elle. Elle est ressentie soit comme un serrement dans le pied gauche, soit comme une étoile dans les cheveux, soit comme une joie qui se distille dans un corps qui veut valser.

Ou toute autre image

Aussi finement subjective

Et pourtant si réelle.

J’aime, j’aime la vie

Qui est autant angoisse légère

Que joie subtile

Que faim,

Que nuances dans la nuque.

ÉCRIRE SA VIE

J’ai le bonheur d’avoir le temps de ressentir les choses,

Mais, j’ai ce bonheur parce que je me le procure

Et non par pur hasard,

Ni même parce que je suis à la retraite.

Certains sont à la retraite et sont à tout vire-vent.

Pas de moment d’arrêts, toujours sur le qui-vive

Et enfournés dans tout genre d’activisme éreintant.

C’est à chacun de gérer.

Demeurer son propre gérant.

C’est le temps de sentir la liberté

De la vouloir fermement.

Autant celle de penser

Que celle de créer

Que celle vis-à-vis les idées reçues.

Il ne s’agit pas de se fermer sur soi

Mais de se dégager, de s’alléger volontairement

Pour avoir à offrir aux autres

La joie d’une vie sereine,

Justement offerte à travers

Une activité de service aux autres

Réelle, à sa portée

Et qui enrichit un tout petit peu l’humanité

À l’automne de sa vie.

Reconnaissance à Yahweh

Pour cette vie prêtée

Au cas où demain je meurs.

♥

Dominique